Nos deux équipes gagneraient à travailler ensemble, mais cela est difficile car on se dit que l’autre équipe est ennuyeuse ou fermée. C’est vrai que nous sommes assez différents. Du coup, on ne pense même pas à aller les voir. Ce serait bien de casser ces stéréotypes et ces a priori.”

C’est à peu près en ces termes que s’exprimait récemment une cliente à propos de son équipe et d’une équipe voisine.

La collaboration semblait paralysée par ce que chacun présumait connaître de l’autre, avec une teinte négative. L’idée de se tourner vers les membres de l’autre équipe, d’aller leur demander ou leur proposer de l’aide, avait tout simplement du mal à émerger.

Se priver des compétences des autres collaborateurs

Par conséquent, les individus se retrouvaient à compter uniquement sur les ressources de leur propre équipe pour les aider dans leurs tâches, se privant ainsi des compétences et qualités d’une dizaine d’autres collaborateurs de l’autre équipe.

C’est comme si, sans se poser de question, on utilisait les ressources internet provenant uniquement de sites familiers en .fr, sans même envisager que d’autres types de sites pourraient également nous être utile. On se priverait ainsi de quantités d’autres ressources web en .org, .com, .be et compagnie. Quel dommage !

Les préjugés à notre secours

Et pourtant, quand nous parlons de stéréotypes, nous parlons bien d’un phénomène banal et complètement intégré à notre fonctionnement, à tel point que nous agissons tous en fonction d’a priori sans même nous en rendre compte ! Par exemple, l’apparence d’une personne que l’on rencontre pour la première fois nous amène, en un regard, à adapter notre attitude envers elle en fonction de présupposés basés sur sa seule apparence. Modifiez cette apparence et votre attitude envers cette personne peut varier du tout au tout.

Cette catégorisation, le plus souvent inconsciente et immédiate, est tout simplement un mécanisme destiné à nous aider à réagir plus vite (et ainsi à augmenter nos chances de survie au cas où notre intégrité serait menacée !). Par exemple :

Cette personne a les cheveux en bataille ; je me remémore mes expériences passées avec des gens aux cheveux en bataille ; certaines m’ont marquées comme étant de piteuses expériences ; j’en déduis que les personnes aux cheveux ébouriffés ne sont pas dignes de confiance ; conclusion : a priori je ne suis pas enclin à faire confiance à cet inconnu.

L’être humain est complexe et difficile à appréhender. Et c’est vrai pour le cas de cet « inconnu », comment savoir ? Même après une longue analyse, les réelles intentions que cet inconnu porterait à mon égard pourraient demeurées incertaines.

Comment deviner le degré d’hostilité ou de bienveillance d’une personne qu’on rencontre à peine ? C’est par ce principe simple de catégorisation que notre cerveau a répondu à cette question. C’est un réflexe humain et naturel.

Et si on supprimait les stéréotypes ? 

Si ce n’était par le filtre des a priori, quels critères nous permettraient de déterminer l’attitude immédiate à adopter face à une personne rencontrée pour la première fois ?

Combien de temps nous faudrait-il pour analyser ces critères ? Nous resterions peut-être figés un certain temps dans l’attente de capter plus de signaux… Imaginez le tableau dans la rue, à la boulangerie… Des tas de gens figés, aux aguets, les yeux dans les yeux, à l’écoute du moindre signal et… fatalement soumis à de terribles crampes !

Ou bien alors imaginez le tableau inverse : sans la capacité de catégorisation, sans cette dose d’intelligence qui nous fait nous projeter dans les intentions de l’autre, nous choisirions peut-être au même titre que les animaux la fuite imminente… Des tas de gens qui prennent leurs jambes à leur cou en réaction à la moindre interaction avec un semblable…

Non vraiment, sans cette faculté d’analyse automatique que sont les a priori, les préjugés, les stéréotypes, nous ne pourrions vivre en société.

Sans cette faculté d’analyse automatique, nous ne pourrions vivre en société.

Le vrai point serait alors plutôt de comprendre et d‘apprendre à gérer les effets négatifs de cette tendance naturelle que notre cerveau a mis en place pour nous simplifier la vie.

Stéréotypes, préjugés, a priori…

Commençons d’abord par regarder d’un peu plus près les mots et leur signification. 3 mots se bousculent au portillon : stéréotype, préjugé et a priori.
Ces 3 mots ont en commun une première opinion, une première idée qu’on se fait d’une personne, d’une situation, d’une chose. Le préjugé a cette particularité d’être plutôt hâtif, très rapide. L’a priori insiste sur le caractère antérieur à la vérification de l’opinion par l’expérience. Le stéréotype quant à lui est accepté en l’état sans remise en question et tire souvent sa force du groupe ou de la répétition.

Dépasser la première opinion

La difficulté consisterait donc à prendre conscience du réflexe (la première opinion qui survient) le plus tôt possible, pour le dépasser et se tourner vers la réflexion :

  • en prenant le temps de se faire une seconde opinion (contre-attaque au préjugé)
  • en observant l’expérience (contre-attaque à l’a priori)
  • ou encore en remettant en question l’acception commune (contre-attaque au stéréotype).

Autrement dit, en allant à la rencontre du monsieur aux cheveux ébouriffés, le réflexe m’amène inconsciemment à lui serrer la main avec un sourire un peu méfiant et sur la réserve, avec cette intention tout de même de limiter au maximum mes échanges avec lui (bah oui, souvenez-vous j’ai eu de mauvaises expériences avec de telles coiffures ;-) !). Il s’agit donc de réussir à se rendre compte de cet a priori réflexe dès que possible pour décider consciemment du comportement que je souhaite avoir comme par exemple :

  • Adopter une attitude qui permette de gagner du temps, de laisser voir venir (laisser la réflexion murir doucement dans la durée).
  • Ou bien prendre l’attitude qui le mettra dans de bonnes conditions et lui laissera pleinement sa chance de démontrer si oui ou non il est digne de confiance (réflexion par l’expérience).
  • Ou encore mettre à l’épreuve avec la raison cette idée reçue que les personnes aux cheveux ébouriffés ne sont pas fiables (réflexion par la raison).
  • Ou bien tout cela combiné…

L’amour du risque

Et voilà, nous touchons du doigt la raison pour laquelle les stéréotypes ont la dent dure. Entre la première opinion réflexe et l’opinion réfléchie, il y a bien souvent un temps, plus ou moins long, pendant lequel on s’expose à des « risques » vis-à-vis de l’inconnu aux cheveux ébouriffés. On ne sait pas de quoi il est capable. On se retrouve à découvert. Ça fait peur…

Et là me vient cette image de tension ambiante sortie tout droit des westerns au moment où un inconnu, un peu plus indien que cowboy, entre dans le saloon. La musique s’arrête, on se jauge du regard, et là 2 scénarios possibles :

  • soit l’opinion réflexe déclenche le début des hostilités… adieu la réflexion…
  • soit on se méfie du réflexe et on prend le temps de mettre à l’épreuve les préjugés, la musique repart en attendant l’opinion réfléchie …

Et si l’on décide de vraiment lui laisser sa chance à cet inconnu du saloon, qui plus est a les cheveux ébouriffés, cela signifie qu’on va peut-être même l’inviter à boire un café et apprendre à le connaître. Qui sait, le risque en vaut surement la chandelle. Et puis finalement, qu’est-ce qu’on risque ?

Il paraît que « le pire des risques est celui dont vous ignorez l’existence »*.

Maintenant vous êtes prévenus…

 

* : Didier Hallépée 

Pour aller plus loin : le site prejuges-stereotypes.net qui apporte des éléments scientifiques très intéressants !

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