A la fin d’un spectacle de théâtre d’improvisation, une fois le rideau tombé et les comédiens partis à la rencontre de leur public, on entend souvent les phrases suivantes : « Il faut avoir une grande confiance en soi pour faire de l’impro comme ça ». « Moi je ne pourrai pas jouer devant un public, ça demande une grosse confiance en soi… ».

C’est vrai, la confiance est un des fondamentaux de cette discipline particulière qu’est le théâtre d’improvisation. Cependant, il existe plusieurs niveaux de confiance qui soutiennent les comédiens et qui, finalement, permettent de relativiser cette exigence de confiance en soi, du moins au départ. Je souhaite ici recenser et mettre en valeur les différents aspects de la confiance qui permettent de comprendre que la confiance en soi est importante mais pas indispensable dans l’optique d’un spectacle d’impro.

Premier niveau de confiance : la confiance en la discipline

Le théâtre d’impro possède ses propres règles, ses propres codes. Il se joue tout d’abord, tout comme le théâtre classique, dans un cadre physiquement délimité : la scène. Il y a dans cet espace d’expression limité, un accord tacite entre le public et le comédien : le public sait qu’il ne s’agit pas de Pascal, Claire ou Serge mais des personnages qu’il ou elle interprète : c’est un premier garde-fou qui permet d’éviter le jugement direct.

un accord tacite entre le public et le comédien

Propre à l’impro cette fois ci, un autre élément du « décorum » permet au comédien de se décharger d’une partie de la pression : il s’agit du personnage de l’arbitre lors des matchs d’impro (l’une des formules de spectacle les plus rependues en France). Ce dernier fait également partie du cadre protecteur dans la mesure où il joue le rôle du « méchant » en critiquant les improvisations, en chambrant les joueurs et se me mettant le public à dos. Il cristallise ainsi sur lui le ressentiment du public (qu’il a lui-même pris un malin plaisir de susciter) afin de libérer les joueurs d’une partie de la pression, les aidant à conserver intact leur « capital confiance ».

Lors de certains spectacles, le public dispose de chaussettes qu’il peut lancer sur l’arbitre en guise de punition lorsque ce dernier se montre volontairement dur à l’égard des sympathiques joueurs.

Un autre cadre induit par la discipline est sa difficulté propre. L’objectif de l’impro est de raconter une histoire sur scène devant un public ensemble, ce n’est pas chose facile ! Aussi, la pratique de l’exercice donne-t-elle le droit à l’erreur au comédien. L’indulgence du public est de mise, d’autant que les comédiens qui se mettent volontairement dans des postures compliquées sont très appréciés du public (et a fortiori s’ils s’en sortent avec brio !).

Ainsi le cadre dans lequel évolue le comédien d’improvisation propose déjà différents garde-fous lui permettant de se consacrer au jeu uniquement. Les paramètres « extra spectacle » pris en compte, il faut désormais se concentrer sur l’histoire qu’on va raconter… ensemble… !

Deuxième niveau de confiance : la confiance en son équipe

L’impro est une discipline d’équipe : le but du jeu est de raconter une histoire sur scène ensemble. On ne peut dissocier sa prestation personnelle de la prestation de son équipe, voire de ses adversaires. En effet, chaque comédien se trouve investi de cette mission de narration et met tout en œuvre pour la relever. Une bonne équipe d’impro n’est pas forcément une équipe constituée des meilleurs joueurs, c’est une équipe où les joueurs se sentent bien, se sentent soutenus par les autres : condition importante pour improviser.

Vous ne le savez peut-être pas, mais avant les spectacles, les messages positifs fusent dans les vestiaires : petits mots de soutien, massages et rires sont nombreux pour les joueurs expérimentés comme pour les débutants. Même lors des spectacles d’impros compétitifs (catch, match…), la plupart du temps, l’équipe « adverse » est associée à ces messages positifs qui placent les jouteurs dans une position de confiance.

Enfin, un des principes de bases de l’impro est l’acceptation. Sur scène, le comédien accepte l’idée qui a été proposée par l’autre et c’est ensemble qu’ils vont assumer la proposition pour faire avancer l’histoire. Cette notion a un impact fort sur la confiance dans la mesure où le comédien sait que son idée va être suivie, améliorée ou, à défaut, assumée.

“Je te propose de former un pacte, et de ne rompre ce pacte qu’une fois la princesse libérée » « très bien, pactisons ! ». Ce n’est peut-être pas une idée géniale mais les deux comédiens feront tout ce qui est possible pour qu’elle le devienne.

Troisième niveau de confiance : La confiance en soi

Confiance en la discipline, confiance en son équipe… avec tout ça on en oublierait presque que la confiance en soi est tout de même un ingrédient important pour réussir d’une impro ! D’ailleurs ne conseille-t-on pas à quelqu’un de timide de faire du théâtre pour gagner en confiance ? C’est un bon conseil : de nombreux exercices  sont dédiés à développer la confiance en soi, notamment via l’écoute et le fait d’assumer ses idées. J’ai vu de nombreuses personnes s’inscrire aux cours d’impro avec pour objectif premier de gagner en confiance, le résultat sont bluffants !

Et oui, la confiance en soi se travaille lors des ateliers d’impro, notamment grâce… aux autres. En effet, c’est au coach et aux autres membres du groupe de valoriser les réussites d’un joueur. Réussites sur lesquelles il pourra s’appuyer lors des spectacles.

c’est aux autres membres du groupe de valoriser les réussites d’un comédien

Enfin, à l’instar du groupe qui aide le débutant à gagner en confiance, les réactions positives du public favorisent la mise en confiance d’un joueur lors d’un spectacle. La confiance engendre la confiance : un joueur qui réussit ses premiers passages lors d’un spectacle gagnera en confiance et, porté par le public, fera peut-être une prestation mémorable ! Public, les comédiens ont besoin de vous, ne sous-estimez pas votre rôle !

La confiance au sens large est pour moi (au même titre que la créativité, l’énergie et l’écoute) l’un des 4 piliers de l’improvisation théâtrale. Si les débutants ont bien souvent de l’énergie à revendre et de la créativité à partager, ils pourront assez facilement s’appuyer sur le cadre du spectacle et surtout sur les autres comédiens pour réussir ses premiers spectacles et ainsi… gagner en confiance !

les réactions positives du public facilitent la mise en confiance d’un joueur

On met tout ça en application ? Le team building théâtre d’impro s’axe naturellement sur ces différentes notions de confiance qui apportent un plus au travail d’équipe !

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